C’est une certaine Agathe qui m’a donné envie de repartir. Je veux dire : d’écrire encore un peu, de continuer un peu ce « blog ». Et Nicolas Bouvier aussi, qu’il vaut mieux éviter de finir de peur de rentrer trop vite. Agathe et Nicolas viennent d’ailleurs d’arriver en Inde et ce n’est peut-être pas un hasard.
Ce blog, je l’ai abandonné ces derniers mois. Le temps du retour, pourrait-on dire. Ou plutôt : le temps de voir quel retour, quelle forme de retour il est possible d’emprunter. Nicolas, Inka et Pilvi savent bien qu’on ne revient jamais tout à fait, et que le seul moyen d’« en revenir », c’est de repartir. Donc il y a l’Inde et les Indiens, un des seuls peuples qui, pour Henri Michaux, « méritent d’être réels » (une citation qu’on se refile entre voyageurs, comme un coup de main, un truc de routard pour mieux affronter le pays). Il se dit dans ces livres-là, chez cette caste-là qui seule mérite le nom de « voyageurs », que le seul retour possible est la perspective de repartir un jour. Soit.
Disons qu’on repartira et n’en parlons plus. Ou si, encore quelques semaines, peut-être plus, quelques mois, à finir ce qu’on avait commencé et que l’on n’avait osé finir : raconter. « Alors ce tour du monde, c’était comment ? ». Ces deux mois sans nouvel article, c’est le temps qu’on croyait nécessaire pour « s’en remettre », pour « en revenir ». Mais finalement, c’est peut-être le temps qu’il faut pour s’y remettre et… pour y revenir.
Très beau ce post. J’aurais envie d’ajouter: il y aussi le voyage dans la tête, le voyage intérieur. Je crois que derrière les mots, c’est aussi ce dont du parles, une autre forme de liberté…
Tu écris décidément sacrément bien ! Cela aurait été en effet dommage de s’arrêter là… On en redemande ! Et puis quelques semaines, quelques mois plus tard, c’est une autre écriture encore, un autre regard… Le retour aux études et à la vie parisienne mouvementée doivent donner à ce voyage une autre couleur… Celle qui s’installe durablement. Toute mon amitié.