Le temps est précieux. Aussi, ne gâcher pas le votre. Allez faire autre chose que lire un article sur Hawaii (avec deux « i », à l’américaine), franchement. Tous les clichés que vous avez sur ce coin-là du globe sont à peu près vrais. En pire.

Donc, une île. Ou plutôt un ensemble d’îles. La principale, c’est-à-dire la plus petite, abrite Honolulu, la capitale qui regroupe les ¾ des habitants, et l’ancienne base de Pearl Harbor, tristement célèbre. Et donc des plages. Waikiki beach, la plus célèbre de l’île, avec Sunset Beach et Sandy Beach probablement. Mais est-ce bien important ?

Sinon, on pourrait citer le « Polynesian Cultural Center », un de ses fameux lieux d’alibi culturel. Comme s’il y avait autre chose que les plages et les hôtels à Hawaii. Mais on serait injuste si on oubliait l’université de Honolulu et son réseau wifi. C’est là où j’ai appris la mort de Michael Jackson. A l’auberge de jeunesse, le soir même, avait lieu une soirée « Tribute to Michael ». Aux Etats-Unis comme ailleurs, la vie - c’est-à-dire le buisness - continue.

Un endroit passablement ennuyeux donc, pour qui n’est pas fan d’activités aquatiques, où il faut bien dire qu’il y a l’embarras du choix. D’ailleurs, presque personne ne vient ici spécialement. A part les Japonais, qui adorent Hawaii (!), et les Américains de la côte Ouest, tous les voyageurs rencontrés ici le sont dans le cadre d’un tour du monde ou d’Asie. Deux anglais, que la crise a éloingé un temps de leur activité d’agents immobiliers font un tour du monde des spots de surfs.

Certaines personnes sont aussi là en stage. Comme ce Brésilien, rencontré à la soirée en hommage à Michael. Dans son adolescence, il lit Baudelaire en brésilien. Fasciné, il se dit qu’il aimerait bien le lire dans le texte. Il se met donc à apprendre le français à l’Alliance française de Brazilia. A tel point que quelques années après, il en devient prof. Mais au bout d’un certain temps, il a souhaité changer de vie et après quelques mois d’école de commerce à Strasbourg, il part en stage à Hawaii. Nous sommes en juin. Il est là depuis deux semaines et doit rester jusqu’en octobre. Mais il me confie déjà s’ennuyer. Il a fait le tour, dit-il. Nous aussi.