// Un peu d'aventure...

Des gens

Une nuit, Tokyo

Ca se passe la nuit. C’est au Sakura Hostel de Tokyo. Au rez-de-chaussée, il y a une salle avec de grandes tables où les gens s’assoient. On est donc un peu obligés de rencontrer du monde. Au fond, un écran plat avec une Playstation et un lecteur DVD. Dans les étages, les dortoirs et les chambres. Vers le début de la soirée, je commence à émerger doucement de la nuit dernière. Je croise un Néo-Zélandais dans ma chambre qui songe à se coucher.

Dans la soirée, la salle en bas est remplie. Beaucoup consultent Internet à l’aide de leur portable (le wifi, c’est gratuit) ou sur les ordinateurs installés là (très cher). Comme dans la plupart des auberges de jeunesse, il y a une cuisine où certains se font leur repas. D’autres leur lessive. Un Français parle en anglais à un autre Français, avec de se rendre compte qu’ils parlent la même langue. Un Portugais cause dans sa langue à une Espagnole qui parle dans la sienne. Mais Luis dit que ça suffit, pour comprendre.

On engage la conversation, mais l’Espagnole ne parle pas anglais. Alors on brode autour de la chuleta et du jamon iberico. L’important, c’est de se faire comprendre : le jambon, c’est bon. On se souvient que Daniel Pennac mettait en exergue d’un de ses « Malaussène » qu’en argot espagnol, aimer se disait comer. Ca fait une transition. L’Espagnole est venue en groupe de Madrid avec d’autres filles, rencontrées sur Internet car fan d’un groupe japonais de musique. Elles vont voir leurs idoles, et c’est l’excitation.

Sakura Hostel

Comme un certain nombre de touristes qui viennent ici, elles sont fascinées par la culture japonaise, essentiellement les mangas. Comme Xavier, commercial à Toulouse, mais qui se fait comprendre en japonais grâce aux dessins animés qu’il regarde. A force d’en regarder, il parle quelques mots de japonais.

Après une heure du matin, ça commence à se vider. Si l’on veut « bouger », il faut le faire assez tôt, car après minuit, plus de métro. Seuls les taxis assurent un transport collectif la nuit, mais ils sont prohibitifs. Un camarade de chambrée l’a appris à ses dépends en payant 180 € un trajet depuis l’aéroport. Le métro est moins cher, mais d’une difficulté d’utilisation extrême.

Vers deux heures, il est temps d’aller manger. On n’a pas de problème pour trouver un endroit. Un restaurant de sushi près de l’auberge est ouvert 24h/24. Le bonheur est à portée de rue, ici. Comme toujours, les cuisiniers sont au centre. Tout le monde peut les voir travailler. Quand on entre, ils saluent. Quand on part, ils saluent aussi, tous, et très fort (et ce n’est pas parce qu’on n’a pas payé l’addition…).

Futurs sushis

Un peu plus tard, avec Shai, l’ex-soldat israélien que j’ai rencontré ici (voir le post consacré), on décide d’aller au plus grand marché aux poissons de Tokyo. Une institution. Deux heures de marche plus tard, aidés par son remarquable sens de l’orientation (la seule chose qu’on apprend vraiment à l’armée, d’après lui), nous y voilà.

Vers cinq heures commencent les choses sérieuses. Dans un grand hangar sont étalés des dizaines de saumons et de thons. Les acheteurs les jugent à la couleur, mais aussi à l’odeur. On a du aménager un espace pour les nombreux touristes qui se levaient très tôt pour aller voir ce grand moment. Ensuite, la mise aux enchères des poissons commencent. C’est un rituel, fascinant mais légèrement incompréhensible, mais on sent bien qu’il y a des grandes choses qui se jouent. En sortant, on ira petit déjeuner… du sushi, littéralement tombés du camion.

A six heures du matin, du retour à l’hôtel, il n’y a plus personne. Sauf un type que Xavier trouve bizarre, car il ne l’a jamais vu sortir de la chambre, il dort toute la journée. Pourtant, il est là avec un ordinateur à écrire ce qui pourrait bien être un livre. On ne sait pas, on imagine.

Vers sept ou huit heures, après avoir mangé une soupe de nouilles, on commence à aller se coucher. En haut, tout le monde dort déjà. Le Néo-Zélandais, lui, se réveille. Il prend la relève.

Discussion

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  1. J’arpente ce blog. Toi tu arpentes les nuits d’un japon vivant. Tu surfes sur les gens, les lieux et bien sur les plaisirs de sushi, soupe et autres mets. Quel délice!

    Posté par mirage | 2 octobre, 2009, 10:13
  2. ca alors arthur t’as dormi au sakura house?? moi aussi!!!Mais bon moi ca fait presque 4 ans..

    Posté par latifa | 6 mai, 2010, 5:21