Une fois résolu la mésaventure avec mon ami loueur de moto, je me rends à la forteresse de Jaisalmer, dont l’entrée est une centaine de mètres plus loin. Mais au bout de quelques mètres, le pantalon que j’avais acheté hier se craquer largement au niveau de la cuisse. Je décide donc de retourner voir le vendeur. Il me voit arriver vers sa boutique.

« - Comment ça va mon ami ?

- Ca va, mais ça irait mieux si ton pantalon, c’était pas de la mauvaise qualité.

- Comment ça de la mauvaise qualité ?

- Bah oui, regarde ce que ça a fait.

- Ah non, c’est pas possible que ça ait fait ça tout seul.

- Attends, tu crois que je l’ai fait exprès ? Franchement, c’est pas de la bonne qualité, il faut le changer ou le réparer.

- Je peux essayer de le réparer. Montre-moi ça. [Il le prend, puis revient quelques minutes après]. Ca te va comme ça ?

- Euh… non, regarde, ça fait une grosse couture en travers, c’est pas joli. C’est pas celui que j’avais acheté.

- Attends, moi c’est tout ce que je peux faire.

- Franchement, tu dois me l’échanger. C’est pas honnête sinon. Moi j’ai acheté un pantalon sans grosse couture en travers. Moi, tu vois, je viens, je t’achète plein de fringues, j’ai le droit d’attendre que ce soit de la bonne qualité. Et c’est pas de la bonne qualité. Franchement, c’est pas honnête. C’est pas bien de faire ça. Tu sais, tu donnes une mauvaise image de l’Inde en faisant ça. Et moi, j’aime l’Inde, je viens ici parce que je l’aime. Et toi tu me fais ça, c’est pas sympa. C’est pas honnête. Et moi je crois que l’honnêteté finit toujours par payer, tu sais.

- Bon écoute, j’ai celui-là si tu veux. [Il me montre un pantalon, beige et pas blanc comme celui que j’avais].

- Non, je veux pas celui­-là, regarde c’est pas le même. Et puis c’est pas la même qualité. Je veux le même que j’avais acheté. Ou alors tu me rembourses.

- Non, c’est pas possible. J’ai pas le même, j’ai que ça.

- T’as pas le même ?

- Non, c’est ça ou rien.”

Comme on l’a fait pas à un vieux routard comme moi, je commence à fouiller moi-même dans la boutique pour trouver le pantalon que je cherchais. Je finis par mettre la main dessus.

“- Celui-là c’est le même non ? Je peux l’esssayer ?

- Vas-y, c’est bon.

- Il me va. C’est le même que l’autre, on peut faire l’échange alors ?

- Oui, c’est bon. OK.

- Merci, voilà ce que j’appelle du bon buisness.”

Faire du bon buisness : voilà pourquoi j’aime l’Inde.